Construire biosourcé - Partie 2 : Vrai | Faux

February 21, 2019

Eco-construction, Santé & Environnement : faire la part du vrai et du faux

L’enjeu des matériaux biosourcés dans le BTP doit être analysé sous 2 angles:

  • les matériaux biosourcés sont-ils réellement bons pour la santé et notre confort dans les bâtiments?
  • les matériaux biosourcés sont-ils bons pour l’environnement?

Il faut tout d’abord rappeler et retenir 3 points importants que nous avons vu lors de notre précédent article.

  1. Le Gouvernement s’engage législativement dans le développement et la promotion des filières biosourcés, bonnes pour la protection de l’environnement et très souvent bonnes pour l’économie circulaire (solidaire et locale).
  2. Les matériaux biosourcés sont techniquement équivalents aux matériaux dits “traditionnels” qui sont plus souvent issus de l’industrie pétrolière.
  3. Les garanties (procès verbaux des matériaux, assurances générales) sont aujourd’hui applicables et acceptées par les compagnies d’assurance.

Concernant le critère du prix, il faut cependant rappeler que les matériaux biosourcés sont 10 à 15% plus chers que leur équivalent standard.

Ce surcoût peut  être mis en balance avec des aides financières (prêt à taux zéro, tva) ou des labels qui peuvent avoir un fort impact marketing et/ou stratégique pour le maître d’ouvrage.

Les matériaux biosourcés sont-ils réellement bons pour la santé et notre confort dans les bâtiments ?

Les matériaux biosourcés sont essentiellement issus de la biomasse végétale ou animale de notre environnement, contrairement aux matériaux traditionnels beaucoup plus dépendants des filières pétrochimiques.

Pour être labellisé “biosourcé”, un matériau doit répondre à des objectifs intrinsèques et externes suivant une grille mise en oeuvre par les Institutions européennes et le Gouvernement français.

Objectifs techniques intrinsèques

La source de pollution de l’air intérieur des bâtiments la plus connue du grand public est la pollution issue du COV (Composé Organique Volatil).

Ce composé chimique émane aussi bien des matériaux de construction, que ceux de la décoration et de l’ameublement.

Le COV est source de maladies chroniques comme les allergies, irritations des yeux, maladies respiratoires et autres conséquences liés à la pollution intérieure des bâtiments.

Pour être labellisé “biosourcé” un matériaux doit être classé A ou A+ suivant cette grille et donc contenir un taux de COV plus faible que ceux non classés.

Toutefois une étude de l’ADEME a démontré que souvent ces matériaux ne sont pas moins polluants que ceux traditionnels.

En effet, c’est la transformation des matériaux qui nécessite essentiellement l’utilisation de produits pétrochimiques: procédé de transformation des matériaux bruts en rouleau, plaque, stabilisation des textures etc…

Les matériaux biosourcés sont souvent transformé pour répondre aux besoins techniques, de mise en oeuvre ou de logistique.

Alors faut-il utiliser les matériaux biosourcés ?

Définitivement OUI, puisque le label prend en compte des facteurs externes liés à la protection de l’environnement.

Déjà car il est beaucoup plus facile de trouver des matériaux “bruts” biosourcés que ceux traditionnels.

La ouate de cellulose, par exemple, est quasiment peu traitée et transformée. Elle nécessite une mise en oeuvre particulière mais rejette presque aucun produit nocif pour la santé.

De plus le classement de la toxicité (taux de COV) n’est qu’un aspect de l’analyse du label BIOSOURCÉ.

Pour être labellisé biosourcé, ce matériaux est analysé et jugé par rapport à ses méthodologie de fabrication et distribution (empreinte carbone), sa méthodologie de mise en oeuvre (ce matériau est-il dangereux pour les travailleurs), mais aussi par rapport à son cycle de vie (ce matériau est-il démontable et/ou recyclable).

Suivant cette analyse générale, il est démontré que les matériaux biosourcés ont un impact beaucoup moins négatif sur la santé (par leur production, leur mise en oeuvre et leur utilisation dans les constructions), mais aussi par rapport à leur empreinte écologique.

Les matériaux biosourcés sont moins consommateurs d’eau (dans leur fabrication ou mise en oeuvre), mais aussi moins dévastateurs pour la production de CO2 (empreinte carbone) car souvent issus d’une économie plus locale et écoresponsable.

Alors qu’il y a encore peu l’analyse restait très sectorielle, aujourd’hui faire la différence du bon et mauvais dans la construction s’approche réellement d’une analyse holistique.

Cette approche constitue une réelle opportunité pour les acteurs de l’industrie du BTP.

En effet, la mise en place de stratégies respectueuses de la santé des occupants et de l’environnement font partie intégrante de toutes les démarches de labellisation (voir l’article du CSTB).

Ces démarches ont un réel impact marketing sur la promotion des bâtiments labellisés et leur taux d’occupation.

Là où il y a quelques décennies, un des facteurs prédominant était par exemple la facilité de stationnement des véhicules, aujourd’hui les acheteurs s’interrogent réellement sur le confort des locaux où ils vivent et travaillent.

Pour conclure, nous pouvons dire que les qualités intrinsèques des matériaux biosourcés ne suffisent pas, seules, à l’amélioration du confort et des conditions sanitaires d’un bâtiment.

C’est réellement par une approche globale et une stratégie de programmation et réalisation qu’un projet de construction pourra réellement être gage d’amélioration de sa qualité.

C’est donc une réelle démarche à mettre en œuvre dès le lancement des études jusqu’à la réalisation des travaux.

Dans cet objectifs les services d'un AMO seront un atout dès la programmation de votre projet.

S’adjoindre les services d’une assistance à maîtrise d’ouvrage  en phase études et réalisation est la manière la plus sûre de définir les bons objectifs à atteindre et le suivi de leur réalisation.

Pour aller plus loin :

REDACTEUR: Karine Hervouet - MBI.pm

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