L’impression 3D entre de plus en plus dans notre quotidien: objets manufacturés, appareillages de santé ou prothèses, bijoux, accessoires de mode, art culinaire, elle devient un outil indispensable pour nombre de domaines professionnels.
L’impression 3D est en cours de révolutionner également le monde du bâtiment et de la construction.
Aussi appelée “fabrication additive”, elle intéresse de plus en plus les concepteurs et les entreprises du BTP.
Alors qu’il y a peu l’impression 3D était utilisée plutôt pour les éléments décoratifs des constructions, elle permet aujourd’hui l’impression de bâtiments entiers.
C’est le développement de robots outils qui permettent aujourd’hui l’impression 3D suivant deux procédés différents:
La société chinoise WINSUN, un des leaders sur le marché a démontré que l’impression 3D pouvait réduire de 70% les temps de construction et jusqu’à 80% le coût de la main d'œuvre.
Mais une autre philosophie de l’impression 3D existe plus à l’écoute des enjeux sociétaux et environnementaux actuels.
L’entreprise française MACHINE 3D s’engage dans la poursuite de cette innovation pour en faire un projet plus éco-responsable et bon pour notre société.
C’est dans cette dynamique que l’entreprise collabore avec le CROUS de Lille et envisage la construction d’un bâtiment de logements universitaires imprimé en 3D.
De même le projet YHNOVA fruit d’une collaboration étroite entre l’Université de Nantes, les acteurs publics de l’habitat modéré et l’entreprise BATIPRINT 3D a permis la construction d’une maison de 95m2 en quelques jours, tout en respectant son environnement.
De cette démarche, l’idée de constructions moins impactantes pour notre environnement devient plus réelle.
L’impression 3D est une solution technique permettant une créativité sans limite: forme, hauteur, la fabrication additive permet de solutionner des questions techniques parfois limitatives pour les concepteurs.
Le procédé permet une meilleure adaptation aux études thermiques (confort d’été et confort d’hiver), mais aussi une meilleure réalisation permettant de réduire, voire d’annuler les problèmes liés aux ponts thermiques.
L’impression 3D sur site peut permettre une réduction jusqu’à 75% du temps de réalisation, permettant également une réduction des coûts de construction.
Le projet YHNOVA estime que le coût économisé serait de 6% pour le logement individuel, jusqu’à 8% pour un projet d’environ 1 000 m2 et 10% pour un bâtiment vertical de 5 étages et de plus de 5 000 m2.
La fabrication additive permet une meilleure préparation des opérations et une précision augmentée du calcul d’approvisionnement des matériaux.
La précision de réalisation permet également une approche plus juste, sans perte.
Une étude de l’Université de Californie estime que les procédés de fabrication additive permettent d’économiser 75% des émissions de CO2 par rapport à un procédé traditionnel.
L’impression 3D permet de n’utiliser que les matériaux nécessaires (précision dans la gestion des quantités), diminue drastiquement les transports.
L’étude très complète de OUEST VALORISATION nous apprend ainsi que le marché de l’impression 3D pour le BTP augmente sur une moyenne de +31% chaque année depuis 2014, et que le BTP représente plus de 3% du marché mondial de la fabrication additive.
Aujourd’hui les procédés de fabrication additive concernent essentiellement la fabrication et la réalisation des ouvrages en béton.
Moules complexes, coffrages perdus servant d’isolant extérieur, l’impression 3D permet la réalisation d’ouvrages plus complexes et mieux maîtrisés en termes de rapport coût / temps d’exécution.
Mais la tendance à l’innovation se poursuit et la démarche est porteuse pour permettre la construction globale à moindre coûts de bâtiments en matériaux plus naturels ou recyclés.
Citons l’exemple extraordinaire de la société italienne WASP (“guêpe” en anglais) qui crée, par le procédé d’impression 3D in situ, de fabuleux bâtiments en terre crue et isolation par les déchets de la culture du riz.
Composé uniquement de matériaux naturels et à moindre coût, cette innovation est belle, économique et bonne pour notre planète.
Si l’engagement des acteurs pour un modèle sociètalement responsable et durable pour notre environnement est maintenu, plutôt que l’objectif unique de réduction drastique des coûts, l’avenir semble alors très prometteur.